Depuis le 31 août dernier, date d’ouverture de l’US Open 2020, la tenniswoman japonaise Naomi Osaka porte des masques militants pour dénoncer publiquement le racisme de la police américaine.
À chaque match, un masque noir recouvre son visage. Sur ce dernier apparaît en gros et en blanc le nom d’une nouvelle victime tuée par les coups ou les tirs de la police des États-Unis. Ce mardi, elle portait le nom de George Floyd, tué le 25 mai dernier, asphyxié lors de son interpellation à Minneapolis.
Ce geste symbolique est un puissant soutien au mouvement Black Lives Matter et aux rassemblements anti-racistes qui agitent le pays depuis plusieurs mois : « je veux juste sensibiliser l’opinion. Je pense que plus les gens au courant seront nombreux, plus ils s’y intéresseront. »
Parmi les hommages rendus par la jeune femme de 22 ans, on retrouve le nom de Trayvon Martin, un adolescent de 17 ans tué par un vigile en Floride, Ahmaud Arbery, un jeune homme de 25 ans pourchassé en voiture et tué par une balle alors qu’il faisait son jogging en Géorgie, Elijah McClain, tué en 2019 après une interpellation musclée par des policiers du Colorado. Enfin, le 31 août dernier, c’est à Breonna Taylor, une jeune ambulancière assassinée par des officiers de police venus effectuer une perquisition chez elle “par erreur”.
Pour rappel, Naomi Osaka est née d’une mère japonaise et d’un père haïtien. Elle a grandi aux États-Unis avant de devoir, à la fin de l’année 2019, abandonner cette deuxième nationalité en vertu de la loi japonaise. En portant ces masques symboliques, la joueuse de tennis montre son engagement contre le racisme et les violences policières : « En tant que femme noire, j’ai l’impression qu’il y a des questions beaucoup plus importantes qui nécessitent une attention immédiate, plutôt que de me regarder jouer au tennis. »