Les protections périodiques : à la recherche d’une solution miracle

Depuis quelques temps, les alertes se multiplient quant aux risques que comportent les protections périodiques traditionnelles pour la santé, sans qu’aucune étude concrète sur leur influence sur le corps à long terme n’ait été réalisée.

Il semble en effet quasiment impossible de savoir avec précision ce que contiennent serviettes hygiéniques et tampons, blanchis avec des produits classés comme perturbateurs endocriniens tels que les dioxines, et contenant plusieurs dizaines de substances chimiques d’après une analyse initiée par Audrey Cloaguen, réalisatrice du documentaire Tampon, notre ennemi intime. Par ailleurs, l’augmentation et la médiatisation des Chocs Toxiques Menstruels, une infection grave pouvant être provoquée par les tampons, a contribué à détourner un grand nombre de femmes de leur utilisation. Car même dans leur version bio, les tampons présentent un risque de Choc Toxique. Alors, quelles alternatives le marché des produits d’hygiène féminine propose-t-il aujourd’hui ?

La coupe menstruelle en est une des plus populaires. Ce petit dispositif en silicone a en effet séduit les consommatrices pour plusieurs raisons. Économique, la coupe – qui coûte en moyenne une vingtaine d’euros – peut se réutiliser pendant plusieurs années, là où serviettes et tampons représentent un véritable budget au fil des années. Allant dans le sens de la tendance zéro déchet, il suffit de stériliser la coupe pour la conserver. Nécessitant un peu de pratique pour la mettre en place, elle peut ensuite être portée pendant plusieurs heures, avant d’être vidée et nettoyée. Mais une étude du Centre national de référence du staphylocoque des Hospices Civils de Lyon publiée en 2017 a montré que le risque de prolifération de la bactérie responsable du choc toxique serait plus élevé avec une cup – le nom courant des coupes menstruelles.

Les serviettes lavables ont également profité de la défiance vis-à-vis des protections traditionnelles pour se faire une place sur le marché. Plusieurs marques en proposent ainsi pléthore de modèles aux motifs variés, plus ou moins absorbantes, en coton bio et parfois également issues du commerce équitable. Mais ces serviettes peuvent être selon les marques assez onéreuses et sont parfois vendues comme complément d’une coupe menstruelle – en cas de fuite ou en début et fin de cycle. Elles s’utilisent comme des serviettes traditionnelles, à la différence qu’il faudra les garder sur soi et les rincer le soir, puis les mettre en machine à la fin du cycle.

Dans la même catégorie, on trouve également aujourd’hui une grande variété de culottes menstruelles. Ce n’est plus simplement une serviette à accrocher dans son propre sous-vêtement mais bel et bien le sous-vêtement entier qui est ici proposé. Absorbantes, vendues sous différents modèles, couleurs, et tailles, les culottes menstruelles devront elles aussi être rincées avant d’être mises au lave-linge, et offrent plusieurs heures de protection, ainsi que confort et discrétion. Leur prix quelque peu élevé se justifie par leur longévité, puisqu’elles peuvent se réutiliser pendant plusieurs années.

Enfin, la technique du flux instinctif libre compte de plus en plus d’adeptes. Il s’agit de vivre ses règles sans aucune protection et, en écoutant son corps, réussir à stocker naturellement son flux pour ensuite l’éliminer en se rendant aux toilettes, de la même manière que l’on gère son envie d’uriner. De nombreuses vidéos et et autant de groupes Facebook se sont créés pour parler de cette technique et partager son expérience, tentant de convertir les plus sceptiques à cette pratique ne nécessitant ni achats, ni déchets.

On le remarque : la tendance est au réutilisable, et au retour à soi. On revient alors aujourd’hui aux types de protections utilisés par nos aïeules qui ont pu voir en leur temps un gain de liberté dans le fait de ne plus avoir à laver leurs protections hygiéniques. Mais aujourd’hui, on s’émancipe de ces produits qui ont été eux-mêmes, à une époque, des vecteurs d’émancipation. A l’instar des polémiques ayant ébranlé certains moyens de contraceptions tels que la pilule, celles autour des tampons et des serviettes témoignent d’une volonté des femmes aujourd’hui de reprendre le contrôle de leur corps, et cela passe aussi par la santé.