En réaction à la récente enquête publiée par Médiapart sur les traditions sexistes des écoles de commerce, une centaine d’anciens étudiants ont signé une tribune afin de dénoncer les abus dont ils sont victimes.

Le 6 janvier dernier, le site d’information Médiapart a révélé le résultat d’une longue enquête sur les humiliations sexuelles, l’homophobie et le sexisme au sein des grandes écoles de commerce françaises. Cette étude a permis de démontrer que ces établissements sélectifs et élitistes (et plus particulièrement la célèbre école Jouy-en-Josas), continuent aujourd’hui de tolérer dans l’indifférence générale des violences à la fois sexistes et sexuelles. Pour dénoncer cette misogynie acceptée, plus de 510 anciens étudiants se sont rassemblés pour signer une tribune et défendre ainsi leurs droits.

Dans cette lettre ouverte divisée en six points débutant tous par « Nous aussi…», hommes et femmes révèlent avoir « souffert de la culture délétère -raciste, classiste, sexiste, homophobe- qui prospère sur les campus ». Ils ajoutent également avoir subi « ce silence imposé par crainte de souligner leur différence et de s’exposer aux représailles ». À travers ces mots, les étudiants souhaitent témoigner de ces pratiques répandues, notamment lors de bizutages et soirées d’intégration, et exiger un changement aussi radical que nécessaire. Face à ces vives réactions, de nombreuses écoles sont sorties du silence et se sont justifiées par ces mots « Nous condamnons fermement les comportements déplacés qui sont relatés. Et si les actions sont de nature pénale, nous encourageons à porter plainte ».

Cette réalité très largement occultée par la société avait été rendue visible en 2014, à travers le long métrage La Crème de la Crème du réalisateur Kim Chapiron.