Distanciation sociale oblige, de nombreuses initiatives de drive-in ont vu le jour partout en France et en Europe pour pallier la fermeture de tous les lieux de divertissement mais aussi de culte.
Une réponse originale à l’obligation de distanciation sociale
Né au Mexique en 1915 puis développé quelques années plus tard aux États-Unis, le drive-in faisait exclusivement référence aux projections de cinéma en plein air où couples et familles pouvaient venir passer un moment ensemble depuis leurs voitures sans craindre de déranger ou d’être dérangés par les autres autours. Aujourd’hui, il désigne plus largement la pratique de bénéficier d’un service tout en restant dans son véhicule comme récupérer ses courses ou toute autre livraison. A l’heure de la distanciation sociale, cette pratique semble alors être la solution pour reprendre certaines activités disparues depuis mars dernier tout en respectant les normes sanitaires. C’est d’ailleurs par un système de drive-in que l’on peut se faire dépister du Coronavirus dans certaines villes.
Une pratique étendue à d’autres secteurs
A Bordeaux, la plus grande place de la ville – la place des Quinconces – s’est donc vue réquisitionnée pour une projection en plein air qui a réuni 200 voitures le temps d’une soirée. Mais l’idée a également fait son chemin dans d’autres secteurs. Le modèle qui permet la distanciation sociale a donc été étendu aux concerts, aux soirées EDM et même aux cérémonies religieuses ! Le 17 mai dernier, une messe en drive-in a ainsi été célébrée à Châlons-en-Champagne par le diocèse de la ville. Environ 500 fidèles répartis dans 200 véhicules sont venus communier sur le parking du hall des expositions de Châlons.
Une pratique jugée anachronique
Si en plus de nous permettre de reprendre certaines activités, le drive-in a un petit côté rétro qui nous rappelle l’Amérique des années 60, il n’en reste pas moins que la pratique peut parfois être contestable et ne semble pas pouvoir être une réponse à la crise sur le long terme. Elle est notamment jugée aberrante puisqu’elle incite à utiliser la voiture alors que les préoccupations écologiques sont au centre du débat ces dernières années. Aussi l’événement Drive-In Festival à Bordeaux a-t-il attiré des dizaines de véhicules au cœur de la ville y provoquant quelques embouteillages et y concentrant des rejets de gaz d’échappement.
Par ailleurs, comment se contenter d’un concert ou d’une soirée techno alors que l’on est confiné assis dans son véhicule sans possibilité de “taper du pied” ? Comment profiter de la musique lorsque le seul moyen de montrer son enthousiasme est de klaxonner ?
Autant de questions qui n’auront plus lieu d’être si les bars, clubs et cinémas rouvrent rapidement, mais auxquelles il faudra réfléchir pour améliorer ce modèle – qui fonctionne très bien dans certains secteurs et beaucoup moins dans d’autres – si la situation doit perdurer.