Ce mercredi 25 novembre avait lieu la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. L’occasion de faire le point sur ce rendez-vous marquant de cette fin d’année 2020.
Cette année, cette journée symbolique s’est déroulée dans des conditions très particulières. En effet, partout dans le monde, la crise sanitaire a mis en lumière le fléau des violences sexistes et sexuelles à l’égard des femmes.
Selon des données publiées par l’ONU Femmes à la fin du mois septembre, le premier confinement a fait augmenter les plaintes et les appels aux autorités pour des violences conjugales de 30 % à Chypre, 33 % à Singapour, 25 % en Argentine et 30 % en France. Des chiffres alarmants qui révèlent l’urgence d’agir. Alors, ce mercredi 25 novembre, femmes et hommes étaient nombreux à manifester pour rappeler que cette lutte universelle est loin d’être gagnée.
Une mobilisation dans les rues… et en ligne
À Paris, plusieurs centaines de militantes ont déambulé place de la République, en brandissant des pancartes proclamant « Grenelle blabla » ou « Vous ne nous ferez plus taire ». Céline Piques, porte-parole de l’association Osez le féminisme, était présente pour lutter contre ce fléau. Sur Twitter, elle a partagé ces quelques mots : « Malgré le confinement, nous sommes là pour rappeler au gouvernement qu’il faut une réponse politique. On exige les mesures ambitieuses qu’on est en droit d’attendre, car c’est censé être la grande cause du quinquennat.”
Faute de confinement, de nombreuses associations féministes se sont mobilisées virtuellement. Toute la journée, les manifestants ont pu participer à la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes en signant une pétition. En moins de 24 heures, elle avait recueilli près de 13 462 signatures.
Des objectifs précis
Ce mercredi, associations et manifestants se sont rassemblés physiquement ou virtuellement pour exprimer leurs attentes. Premièrement, ils demandent à ce qu’un seuil d’âge existe dans la loi en-dessous duquel le consentement ne serait pas interrogé. Deuxièmement, ils souhaitent la mise en place de tribunaux spécialisés pour juger les affaires de violences faites aux femmes. Puis, ils demandent le renforcement de la lutte contre le proxénétisme, la ratification par la France de la Convention sur la violence et le harcèlement au travail ou encore la non-mise en concurrence du 3919. Sur ce dernier point, une tribune publiée par Le Monde le 16 novembre, estimait que mettre “en concurrence la gestion de cette ligne d’écoute représentait un risque majeur de voir la qualité du service réduite. »
Des mesures désormais réalisées
Hier, la ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, Elisabeth Moreno, a souligné que sur les 46 mesures issues du Grenelle contre les violences conjugales, 28 sont désormais « effectives » et 18 sont « en cours de réalisation ». Parmi les mesures aujourd’hui réalisées : le déploiement, depuis septembre, des premiers bracelets anti-rapprochement pour tenir les agresseurs violents à distance. Concernant les mesures en cours, on note la prise en charge et l’accompagnement des auteurs de violence, ainsi que la signature de 53 conventions pour permettre les prises de plaintes à l’hôpital et la mise en place de « retour d’expérience » après chaque féminicide entre les professionnels concernés.