Marre des remarques déplacées et moqueuses sur l’écriture inclusive ? Vous trouvez que c’est parfois difficile d’écrire avec le point médian et de savoir comment décomposer un mot ? L’alphabet épicène conçu par Tristan Bartolini est sans doute la solution la plus esthétiquement plaisante et inclusive qui soit.
©Tristan Bartolini
Étudiant à la HEAD (Haute école d’art et de design de Genève), Tristan Bartolini a remporté, le 15 octobre dernier, le prix Humanité 2020 de la Croix-Rouge, pour son projet nommé « L’inclusif-ve ». Ici, plus besoin de point médian pour couper les mots afin d’inclure tout le monde, c’est la graphie de la typo qui permet de choisir si l’on s’identifie au féminin, au masculin. Le « e » se retrouve mêlé au « a » tandis que « le » et « la » s’enlacent. Le « p » de père et le « m » de mère ne font plus qu’un. Ainsi, ce projet avec la création de 40 caractères typographiques non-genrés, mêle engagement humanitaire et élan artistique. Ces lettres qui s’étreignent ne sont pas seulement une lubie pour communiquer, mais deviennent la preuve d’un réel engagement pour une inclusivité où le masculin ne l’emporte pas sur le féminin. Et pour les personnes qui pourraient s’offusquer qu’une telle graphie dénature visuellement l’orthographe, souvenez-vous qu’en français cela existe déjà : œ. Grâce à Trisan Bartolini, c’est le militantisme qui se noue à la poétique.
©Tristan Bartolini