L’affaire de la semaine dernière autour d’Imane, étudiante musulmane et voilée qui donnait des recettes pour petits budgets sur BFMTV nous a prouvé, encore une fois, que la tolérance de la France était inégalable. Entre le gouvernement qui soutient le tweet raciste d’une journaliste et les commentaires irrespectueux sous la vidéo, on se disait que la France ne pouvait être encore plus islamophobe. Il se trouve que si.
Jeudi 17 septembre, Maryam Pougetoux, vice-présidente de l’Unef était présente dans le cadre de la nouvelle commission d’enquête « pour mesurer et prévenir les effets de la crise du Covid-19 sur les enfants et la jeunesse ». Portant le hijab, c’est la seule chose qui semble retenir l’attention lors de son intervention. Plusieurs députés Les Républicains et une parlementaire La République en marche se lèvent et quittent l’audition, pour protester contre cette tenue qu’ils et elle jugent contraire au « principe de laïcité “. Pourtant, comme le rappelle Nicolas Cadène, rapporteur général de l’Observatoire de la laïcité :
« Une auditionnée, si elle n’exerce aucune mission de service public, peut porter un signe religieux. »
Comme il l’explique, la laïcité c’est la neutralité DE l’espace public et non DANS l’espace public, nuance que les députés ne semblent avoir saisie. Cette sortie des députées et de la parlementaire Mme Lang n’est que la preuve de leur islamophobie et de leur intolérance, puisque rien n’interdit à un.e auditionné.e de porter un signe religieux dans l’enceinte de l’Assemblée. Quitter l’audition revient à réduire Maryam à son voile, à ne plus la considérer en tant que personne, et encore moins à écouter ses propos. C’est un faux débat qui se joue dans cette polémique, où l’islamophobie se mêle au mépris. Comme l’a si bien dit Leila Slimani dans C à Vous, dimanche 20 septembre :
« Il y a une grande différence à être contre le voile et s’attaquer à une femme voilée. »
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