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Une rentrée littéraire engagée et révoltée : 5 essais à lire

Dans ce contexte de pandémie mondiale, on a pu se demander si tous les livres de la rentrée littéraire allait parler du Covid. Ou bien, si l’on arriverait à écrire en contexte de confinement, où les rencontres sont impossibles et les interactions sociales inexistantes.  Il semblerait bien que oui, et avec plus de vigueur qu’avant. Dans ce « monde d’après » où se battre pour nos droits sociaux semble plus nécessaire que jamais, voici un courte sélection d’essais de cette rentrée littéraire 2020 qui dérange et qui éveille les consciences.  Féminisme inclusif, anti-racisme, écologie, ces essais deviennent des points d’ancrage pour commencer, ou continuer, à nourrir sa conscience sur ces thèmes indispensables.

1. « Comment devenir antiraciste » de Ibram X. Kendi, éd. Alisio, 9 septembre 2020.

Le mouvement Black Lives Matter prend moins d’importance dans le traitement médiatique, et les manifestations suites à la mort de George Flyod ont moins d’ampleur. Pourtant, il est absolument nécessaire que les luttes anti-racistes continuent, et cela doit commencer par sa propre éducation. Le contraire de raciste n’est en aucun cas « pas raciste » comme le souligne l’auteur Ibram X. Kendi. Il faut être véritablement « antiraciste », sortir de la simple neutralité, car sans opposition, nous faisons partie du problème. Cet ouvrage nous ouvre les yeux sur le racisme systémique de nos gouvernements, de notre société. Ibram X. Kendi est un historien américain, et dans ce livre il nous raconte son cheminement entre racisme et antiracisme, nous donnant les clés pour comprendre ce qu’est le racisme systémique afin d’en sortir et de se battre contre. 

2.     « Flic » de Valentin Gendrot, éd. Goutte d’or, 3 septembre 2020.

Un journaliste infiltré durant deux ans dans la police française, voilà le livre qui en résulte. Dès sa sortie, cet essai a fait beaucoup de bruit. Après deux ans, le projet secret des éditions Goutte d’Or est enfin révélé. Valentin Gendrot répond maintenant aux diverses questions que l’on peut se poser, la plus importante étant : que se passe-t-il derrière les murs d’un commissariat ? Bavures policières, précarité du métier, racisme, tout est raconté sans filtre. Cette infiltration dans le commissariat du 19e arrondissement, dans un quartier populaire de Paris, est à lire pour comprendre un peu mieux ce que personne n’avait dévoilé avec autant de justesse. 

3.     « Présentes. Ville, médias, politique…quelle place pour les femmes ? » de Lauren Bastide, éd. Allary, 3 septembre 2020.

Lauren Bastide, ce qu’on connaît d’elle, c’est sa voix. Créatrice du podcast La Poudre où elle rencontre des militantes féministes contemporaines, l’autrice nous fournit ici un manifeste féministe riche et documenté. Plus qu’une simple analyse des nouvelles luttes féministes depuis #Metoo, ou d’un examen de la place des femmes dans l’espace publique, Présentes est un appel à la lutte. Ce livre est né des conférences données au Carreau du Temple, et retranscrit la richesse des échanges avec de nombreuses militantes féministes : Alice Coffin, Caroline de Haas, Rokhaya Diallo et bien d’autres.

4.     «Que crève le capitalisme. Ce sera lui ou nous. » d’Hervé Kempf, éd. Le Seul, 3 septembre 2020.

En pleine pandémie on se rend compte à quel point cette crise à fracturé le monde à plusieurs égards. Les inégalités s’agrandissent, le service public s’écroule, les enjeux écologiques sont plus nécessaires que jamais. La faute à qui ? Pour Hervé Kempf, rédacteur en chef de Reporterre, le capitalisme est à l’origine de la crise contemporaine sur tous les plans. Cet ouvrage devient un aperçu d’un monde à renouveler, un monde à repenser. Il cristallise les pensées qui grondent, et permet de sortir du fatalisme pour entrer en résistance. 

5.     « Balance ton corps. Manifeste des femmes à disposer de leur corps » de Bertouille Beaurebec, éd. La Musardine, 1er octobre 2020. 

Cet ouvrage ne fait pas partie à proprement parler de cette rentrée littéraire de 2020, mais presque. Vacillant entre témoignage d’une travailleuse du sexe afro-féministe et revendication pour une sexualité plus libre et décomplexé, cet ouvrage sort le 1er octobre. L’autrice de 24 ans, en partant de sa propre expérience, nous présente une voix féministe qui bouscule les codes moraux de notre société « coincée du cul ». Ee livre tient à raconter ce que serait un monde où la masculinité est positive et non toxique, et où la sexualité n’est pas un tabou.