Photo de Sarah Hegazy.

Suicide de Sarah Hegazy, militante LGBT en Egypte

Sarah Hegazy avait été emprisonnée pendant trois mois en Égypte pour avoir brandi un drapeau arc-en-ciel lors d’un concert. Elle s’est donnée la mort dimanche dernier au Canada après s’y être exilée en 2018.

Torturée et victime de violences sexuelles en prison, la militante souffrait de stress post-traumatique. Son dernier message adressé à ses proches et au monde témoigne de cette douleur : « A mes frères et sœurs : j’ai essayé de trouver le salut… mais j’ai échoué. Pardonnez-moi. A mes amis : l’épreuve est dure et je suis trop faible pour l’affronter. Pardonnez-moi. Au monde : tu as été extrêmement cruel et je te pardonne.» a-t-elle écrit.

Celle qui a été accusée d’ « incitation à la débauche dans un lieu public » avait partagé son histoire poignante sur le site Mada Masr. Elle y évoquait les tortures subies ainsi que le rôle coupable de l’Etat et de la religion :

https://madamasr.com/en/2020/06/15/opinion/u/a-year-after-the-rainbow-flag-controversy/

Suite à l’annonce de sa mort, les réactions indignées se sont mêlées aux hommages appuyés. « Le gouvernement d’Egypte l’a tuée » a dénoncé Sarah Leah Whitson, directrice Moyen-Orient et Afrique du Nord de Human Rights Watch.

« Le régime égyptien a emprisonné et torturé Sarah Hegazy pour cette photo. » a souligné pour sa part Mona Eltahawy, écrivaine et militante féministe.

Cette photo, prise lors d’un concert du groupe libanais Mashrou Leila en octobre 2017, est aujourd’hui massivement partagée sur les réseaux sociaux. Elle honore la mémoire de Sarah Hegazy et souligne à la fois ses combats pour l’égalité et sa personnalité libre et joyeuse.