Seuls ensemble – interview d’un.e confiné.e #10 : Morgane qui a décidé de ne pas se confiner avec son mec

Seuls ensemble – interview d’un.e confiné.e #10 : Morgane qui a décidé de ne pas se confiner avec son mec

Chaque jour, ,Beweird vous propose le regard d’un.e confiné.e sur cette situation exceptionnelle.

Confinement Jour #14 : Morgane, 28 ans, monteuse vidéo et artiste (@Grulli.Groogl) à Paris, a décidé de ne pas se confiner avec son copain

“ J’estime qu’un être a besoin de son intimité et de son jardin secret. L’espace personnel est essentiel, surtout quand on est deux à créer des choses différentes et qu’on n’a pas forcément le même rythme dans ces moments là”

Comment va ton moral ?

OK !

Ville ou campagne ? 

Ville

Maison ou Appart ? 

Appart’ de 17m2

Chômage technique ou télétravail ? 

Chômage technique 

Ta routine quotidienne ? 

Je me lève assez tôt, je prends ma vitamine C, et je me mets devant mon ordinateur directement. Je dessine toute la journée jusqu’à me rendre compte que j’ai oublié de manger. Je mange vers 15h, je sors marcher et prendre un peu le soleil, puis je me remets à « travailler ». Le soir, je varie les plaisirs, c’est généralement un film, une partie de Dreamcast, des tutos YouTube ou des dessins sur papier.

Tes occupations pour vaincre l’ennui ?

D’habitude, je monte et je filme, mais là je n’ai plus de contenu et pas vraiment d’inspiration. Alors je fais des illustrations à la tablette graphique, ou sur papier avec des feutres et de l’aquarelle, je dessine des planches de flashs pour des tattoos, et je m’entraîne à piquer de la fausse peau avec de l’encre et des aiguilles. 

J’ai souvent mon copain au téléphone sinon, on aime bien s’envoyer nos créations pour en parler, se conseiller, s’encourager et se motiver. Et puis j’écris presque quotidiennement à ma mère, ça prend du temps parfois, mais c’est nécessaire !

Pourquoi ton mec et toi avez-vous décidé de ne pas vous confiner ensemble ?

Plus ou moins pour les mêmes raisons qui nous ont poussés à ne pas habiter ensemble. On s’aime et on s’affectionne infiniment, d’ailleurs on passe tout notre temps libre ensemble d’habitude. Mais j’estime qu’un être a besoin de son intimité et de son jardin secret. L’espace personnel est essentiel, surtout quand on est deux à créer des choses différentes et qu’on n’a pas forcément le même rythme dans ces moments là.
On habite chacun un petit studio, à 10 mn à pieds l’un de chez l’autre, on a pas mal de matériel pour nos pratiques personnelles et c’est inconcevable pour nous de mettre autant d’argent chaque mois dans un 3-4 pièces afin d’avoir son propre espace.

Pas trop dur ?

C’est sûr que la difficulté est là, et je me rends compte que ce qui me manque le plus, sont des choses vraiment simples : les regards complices, les blagues du quotidien, et puis simplement la présence de quelqu’un que j’affectionne, qui m’inspire, qui comprend vraiment qui je suis. Pas de chichi !

Morgane dans son studio en train de travailler ses illustrations

Comment préserves-tu ta vie sociale ? 

Instagram reste mon meilleur ami, que ce soit par échanges écrits ou par appels vidéos, sans oublier d’utiliser les filtres pour ajouter un peu de fun !

Dans ton frigo, qu’est-ce qu’il y a, là ? 

Des compotes pomme-pruneau, du parmesan, du lait de coco, de l’Umeshu et de la Suze.

Ce qui te manque le plus ? 

Voir un film au cinéma, me défouler en soirée ou en concert, rire avec mon copain dans un parc, lors d’une journée ensoleillée !

La première chose que tu vas faire quand le confinement sera fini ? 

Tout dépend de comment les choses reprennent vie. La journée idéale serait un bon pique-nique en musique à la Butte du Chapeau Rouge avec mes proches, puis une soirée gabber ou techno avec mon boy !

Une anecdote particulière de ton confinement ?

C’est plutôt une prise de conscience… Je sais que ce qui se passe est grave, et qu’il est difficile de le réaliser quand on n’est pas touché directement. Être obligé de se confiner seul chez soi, au chômage technique en plus, ça passe surtout par se retrouver avec soi-même, faire des choses pour ses propres projets, et donc avoir le temps dont on manque quand on travaille quasiment tous les jours.
J’en profite pour m’essayer à de nouvelles choses, dans lesquelles je n’osais pas me lancer par manque de confiance mais surtout de temps. Donc voilà, on va dire que j’arrive à trouver le positif dans cette situation, et je suis bien chanceuse de pouvoir le faire.

Courage à tous, et merci à ceux qui œuvrent pour que la situation soit un peu plus douce et que les choses puissent continuer à avancer.

Si vous aussi vous souhaitez raconter la manière dont vous vivez le confinement, écrivez-nous à elodie@beweird.fr !