Photographie du lion Jon, délivré d’un cirque qui le maltraitait. © One Voice

Sale temps pour les animaux #JUIN2020

Les animaux sont depuis longtemps maltraités et exploités, que ce soit pour leur viande ou leur peau, au nom du divertissement ou de la science.

Grâce au travail des associations de défense animale, le mal-être des animaux est dénoncé et révélé au grand public, très réceptif. Avec l’essor des réseaux sociaux, la population fait entendre sa voix et réclame davantage de protection pour les animaux.

Retour sur certains cas de maltraitance animale, mis en lumière au mois de juin 2020, en France ou à l’étranger. Attention, certaines vidéos peuvent choquer.

1. Des renardeaux et blaireaux déterrés et tués #CHASSE

Des renardeaux et des blaireaux sont violemment tirés de leurs terriers par des êtres humains, munis de pinces, accompagnés de leurs chiens de chasse. C’est ce que montrent les enquêtes de l’association One Voice révélées fin mai/début juin. La mise à mort est cruelle. Elle se fait à coup de barres de fer ou d’une balle dans la tête. C’est ce qu’on appelle la vénerie souterraine. Cette pratique est aujourd’hui dénoncée par les associations. Il s’agit d’une chasse dite traditionnelle, au même titre que la chasse à la glu ou à la matole, toutes aussi abominables. « Les corps des renardeaux finiront enfouis, jetés comme des déchets au fond du trou avec des dizaines de mégots de cigarettes. » précise One Voice sur son site.

Dans une tribune publiée dans L’Opinion le 08 juin dernier, des parlementaires (LREM) ont demandé la fin de ces chasses « archaïques » et « politiquement indéfendables » niant le « bien-être animal ». En réaction, des parlementaires (LR) ont signé dans Valeurs actuelles une tribune en soutien aux chasseurs, qualifiés d’« acteurs de la préservation du climat, de la biodiversité et de l’environnement ». Si le monde de la chasse peut être connaisseur des animaux, il n’en est pas pour autant défenseur.

2. Un lion affamé et mutilé #CIRQUES

« Mutilé, affamé, enfermé, transporté, dominé… Pendant toute sa vie, Jon n’aura connu que cela. Nous l’avons sauvé du cirque qui l’exploitait. Les mensonges répétés des services vétérinaires sont de plus en plus flagrants. Jon est sorti de l’enfer, nous ne le laisserons jamais y retourner. Mais combien d’autres y sont encore ? » écrit sur son blog One Voice, qui a alerté les autorités et diffusé des images accablantes. Suite à l’écho médiatique montrant le lion en très grande souffrance physique et mentale, la préfecture de l’Eure a décidé de retirer l’animal du cirque et de le confier au groupe de défense animale, qui l’a ensuite conduit à un refuge spécialisé, Tonga Terre d’Accueil, à la mi-juin Aujourd’hui, l’animal a repris du poil de la bête, fort heureusement.

Afin d’aider les refuges et associations de protection animale, un amendement budgétaire à hauteur de 15 millions d’euros a été déposé par des parlementaires de la majorité présidentielle. Un moyen de combler, en partie, le manque d’action du ministère de la Transition écologique, qui avait dit vouloir agir pour les animaux détenus dans les cirques en juillet 2019, mais qui, à ce jour, n’a encore pris aucune décision forte en la matière.

3. Des agneaux blessés et égorgés #AGRICULTURE

Comme le précise l’association L214, 500.000 agneaux sont envoyés dans des élevages intensifs. Boiteux, malades, blessés, beaucoup de ces agneaux succombent dans les exploitations, ne supportant pas les conditions de vie indignes dans lesquelles ils évoluent. La mort à l’abattoir est tout aussi cruelle. Mal étourdis, ils sont égorgés à vif et suspendus encore conscients. Les pratiques, révélées dans une vidéo choc le 23 juin dernier par l’association, ne datent pas d’hier. Un rapport vétérinaire avait déjà signalé ces manquements en 2016. Il aura donc fallu une enquête de la part d’une association, suivie d’une importante médiatisation, pour que le ministère de l’Agriculture décide de mettre fin à ce carnage douloureux.

La question de l’agriculture intensive est aussi liée à celle des transports des animaux. Selon L214, chaque année, 200.000 veaux sont « exportés » depuis l’Irlande jusqu’aux Pays-Bas, parcourant 2.000 kilomètres de trajet, pendant plus de 50 heures. Un calvaire, qui a conduit le Parlement européen à créer une commission d’enquête sur le transport d’animaux vivants. Une avancée qui devra être suivie de faits pour la condition animale.

4. Éléphants dressés et maltraités #TOURISME

Une vidéo montrant le dressage des éléphants en Thaïlande a ému le monde, il y a quelques jours. Retirés de leur mère, frappés et enchainés, les éléphanteaux subissent un dressage cruel, dès le plus jeune âge, à des fins touristiques. 2.800 éléphants seraient aujourd’hui exploités dans le pays. Derrière les acrobaties et les tours à dos d’éléphants, se cachent de terribles sévices psychologiques et corporels. Des coups de piques dans la tête, jusqu’au sang. C’est ce que dévoile l’association World Animal Protection (WAP) dans une vidéo. Comme l’explique à l’AFP Jan Schmidt-Burbach de ladite association, « Le but est d’obtenir une domination complète grâce à des récompenses et des punitions. Il faut lui faire comprendre que désobéir est douloureux », ajoutant aussi qu’il y a nécessité à « promouvoir davantage un tourisme fondé uniquement sur l’observation ».

5. Et tous les autres…

Des milliards d’animaux souffrent chaque année. Pour la mode, l’alimentation, le divertissement, la science. Outre les horreurs citées plus haut, le mois de juin a vu défiler la mort d’un ours brun tué par balle dans les Pyrénées ; la mort d’un bébé dauphin dans un parc animalier ; la mort d’une éléphante enceinte en Inde après l’ingestion d’un fruit piégé ; la mort de milliers de chiens à Yulin destinés à être consommés… A quand la prise en compte réel du bien-être animal ? C’est aussi la question posée hier soir, sur France 2 par Hugo Clément, qui présentait un numéro de Sur le front consacré aux animaux menacés.