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Pourquoi le nouveau roman de J.K. Rowling est-il si problématique ?

Troubled Blood, ou Sang Agité en français, voilà le titre de son nouveau livre écrit sous le pseudonyme de Robert Galbraith. Cinquième tome de la franchise policière Les enquêtes de Cormoran, cet ouvrage plonge l’autrice dans une nouvelle polémique quant à sa transphobie. Le 6 juin dernier elle avait répondu à un tweet qui utilisait les termes de « personnes qui a ses règles », par « ‘Personne qui a ses règles.’ Je suis sûre qu’il y a un mot pour ces personnes. Aidez-moi. Wumben ? Wimpund ? Woomud ? ». 

Mais cette fois-ci l’autrice d’Harry Potter va encore plus loin puisque dans son nouveau roman, Troubled Blood, son personnage principal de serial killer est un homme cisgenre qui s’habille en femme de telle sorte à amadouer ses victimes féminines pour mieux les tuer. Le magazine The Telegraph est le premier à écrire sur la morale douteuse du roman et a alerter sur le message transphobe qui s’en dégage.

«  […] la morale semble être : ne faites jamais confiance à un homme portant une robe. »

Bien évidemment, il ne s’agit pas de dénoncer J.K Rowling au simple regard de ses (pas si) anciens tweets, sans lire son ouvrage. Peut-être qu’elle est sortie de cette pensée binaire et essentialiste. N’empêche qu’avoir un personnage principal masculin qui se travesti en femme pour tuer ses victimes est problématique. Cela renforce la diabolisation des personnes transgenres et occulte le fait que les personnes transgenres subissent au quotidien discrimination, haine, violences et meurtres, comme au Brésil où 97% des meurtres qui ont lieu dans la rue, les victimes sont des femmes trans (chiffres 2019 de l’Association nationale des travestis et transsexuels). Troubled Blood nous laisse entrevoir la pensée sous-jacente que les femmes cis sont menacées par les femmes trans, qui ne pourraient supprimer leurs pulsions violentes et « masculines » comme le laisse entendre l’autrice.