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Macron et l’instrumentalisation de la culture du viol

Vous pensiez que la France ne pouvait être plus islamophobe qu’elle ne l’est déjà ? Détrompez-vous. D’un côté il y a Gerald Darmanin, notre cher Ministre de l’Intérieur, qui se dit « choqué » de voir des rayons de cuisine « communautaire » – sous-entendu halal – lorsqu’il rentre dans un supermarché. De l’autre, il y a l’institutionnalisation de la culture du viol à des fins racistes et islamophobes de la part de notre cher président, Emmanuel Macron. Voici ce que retranscrit le Canard Enchaîné des paroles que ce dernier aurait tenu en comité privé, d’après un conseiller anonyme de l’Elysée : 

« L’ennemi est clairement identifié. Il veut notre mort. Nous allons donc livrer un combat à mort. La République est bonne fille, mais elle se laissera pas violer. Si nous ne prenons pas ce combat à bras-le-corps, viendra le temps des affrontements et des milices. Nous allons décapiter les organismes islamistes. » 

Sans parler du langage agressif de guerre qui est utilisé ici, revenons sur l’utilisation d’une telle allégorie. Sous-entendre que seules les « mauvaises filles » se laissent violer est grave. Les victimes de viol ne se laissent jamais violer, ce n’est jamais de leur faute. Elles se font violer. Opposer l’idée de “bonne” et de “mauvaise” fille est complètement patriarcal et véhicule l’idée que les victimes sont fautives du viol qu’elles ont subi. Au lieu d’utiliser des allégories où les pays sont des femmes, il est peut-être temps d’agir concrètement contre les violences sexuelles. Et puis que signifie vraiment « être une bonne fille » en matière de République ? Et « une bonne fille » dans la vie réelle ? Est-ce celle qui porte une tenue républicaine et qui ne rentre pas trop tard le soir ? Quand on sait qu’il y a environ 260 viols ou tentatives de viols par jour, peut-être qu’il est temps de changer ses allégories, d’arrêter d’instrumentaliser la culture du viol à des fins islamophobes, et d’agir concrètement.