Le hygge, cela fait maintenant quelques années que l’on en entend parler. Cet art de vie à la danoise a également son pendant suédois : le lagom. Quelles différences entre ces deux styles de vie nordiques ? Qu’est-ce que le lagom en fait ? Pourquoi est-il impératif d’en saupoudrer un peu sur notre manière de consommer ? Explications de cet art de vivre avec modération.
La qualité à la quantité : l’essence même du lagom
Prononcé « lar-gom », ce terme est presque intraduisible en français. Sa compréhension la plus proche serait « juste ce qu’il faut, ni trop, ni trop peu ». Le lagom se cristallise dans le juste milieu, que ce soit dans la décoration, l’alimentation, et même le sport. Les Suédois·es sont loin de l’habitude de se parader avec la dernière montre hors de prix ou bien d’afficher ostensiblement leurs achats dernier cri. Dans un vœu de ne pas se faire remarquer, les mentalités suédoises aiment se fondre dans la norme. L’exceptionnel se niche dans le quotidien, dans les petits riens journaliers, un peu comme le hygge danois. Ainsi, nos voisin·es nordiques sont bien loin de la frénésie de consommation que l’on peut retrouver en France. Tout est une question d’équilibre entre envies et réels besoins, mais aussi entre temps pour soi et temps au travail. Par exemple, quitter son travail après 17h est le signe d’une mauvaise organisation de son temps et n’est pas valorisé. Nos boss français·es devraient en prendre de la graine.
Ainsi, ce mode de vie suédois est à contre-courant de nos excès de vie moderne. Et même si en France on parle de lagom depuis 2017, avec la publication de l’ouvrage d’Anne Thournieux, Le Livre du Lagom, on se rend compte qu’en 2020 cette pensée s’est distillée dans certains de nos comportements, surtout dans notre manière de réfléchir à notre consommation.
Plus qu’un simple cocooning du dimanche
En effet, de plus en plus, il y a une vraie prise de conscience écologique qui remet en question notre manière de consommer.À la manière des Suédois·es, on est de plus en plus nombreux·euses à se rendre compte que chaque achat est en réalité un acte citoyen. Prendre le temps de vivre signifie également consommer mieux. Moins, mais mieux. On réfléchit à l’impact écologique que va avoir l’objet en question, sa durabilité dans le temps, les matériaux employés pour leur fabrication et leur impact. Ainsi, ce mode de vie nordique fait que les Suédois·es se tournent plutôt vers les petits commerces pour leurs achats au lieu des grands centres commerciaux, ils et elles investissent dans des pièces vestimentaires qui sont loin de la fast fashion, et privilégient une décoration sobre mais chaleureuse.
Ainsi, l’épuré se mêle aux besoins réels, comme en témoigne la déco dans les intérieurs chaleureux des Suédois·es. Tout en bois, où chaque objet est à sa place, avec des plaids et des bougies, on comprend que le lagom concerne tous les aspects du quotidien. Leur philosophie de vie s’articule autour de la simplicité, avec une touche de minimalisme mais sans se restreindre forcément . L’équilibre s’obtient dans cette idée que le quotidien apporte déjà ce dont on a besoin. Pas besoin de parader avec ses derniers achats, pas besoin de courir après les dernières nouveautés en tout genre. Au contraire du hygge qui s’articule dans une démarche qui prône le temps à soi, le temps avec les autres, le lagom se retrouve dans une réflexion sur le quotidien. Il ne s’agit plus seulement de s’emmitoufler avec sa grosse paire de chaussettes, sous son plaid, avec sa famille devant la cheminée, c’est la recherche d’un équilibre qui est en jeu. L’équilibre avec soi, son temps, mais aussi avec sa famille, et ses ami·es. On allie la détente à l’effort. Ni trop, ni trop peu. Le bonheur, dans la conception actuelle du largom, se niche dans la simplicité, le naturel, la modération surtout. La possession en elle-même n’est pas ce qui importe, c’est la valeur de chaque chose – dans son impact pour l’environnement, mais aussi dans les yeux de la personne qui prime.