©Hermance Triay, Lénaïg Bredoux, 2011

La première « gender editor » en France : Lenaïg Bredoux

Enfin une bonne nouvelle cette semaine ! Alors qu’on se dit chaque jour qu’on est en train de se prendre un sacré retour de bâton  – le fameux “backlash” dont parle Susan Faludi – face aux revendications féministes et plus largement sociales, Mediapart vient nous apporter une touche d’espoir. Le journal, qui compte à ce jour 200 000 abonné·es, a annoncé le 1er octobre dernier, la création d’un poste de « gender editor ». C’est une première en France !

Mais qu’est qu’un·e « gender editor » ? Traduit en français, cela donnerait : un·e responsable éditorial aux questions de genre. C’est la journaliste Lenaïg Bredoux, qui travaille pour le service politique du journal depuis plus d’une dizaine d’années qui est nommée à ce poste. Sa mission principale est de veiller à ce que l’inclusivité soit le maitre mot dans le traitement éditorial des journalistes et des pigistes. Cela suppose un meilleur traitement des questions liées aux discriminations des minorités, une meilleure visibilité, et un travail journalistique qui traitera avec plus de précision les violences faites aux femmes, les révolutions féministes et les discriminations liées au genre. Elle travaillera notamment avec le pôle Enquête et le pôle Société. Ce poste est une première en France, sans pour autant être une nouveauté absolument révolutionnaire. En effet, la première « gender editor », Jessica Benette  a été nommée par le New York Times le 30 octobre 2017. 

La création de tels postes n’est pas anodine. Cela modèle le paysage médiatique, mais surtout la manière dont sont traitées les informations. Comme le dit si bien Lauren Bastide dans son dernier ouvrage Présentes (éd. Allary, 2020, p.117 ) qui décortique les femmes dans l’espace publique : 

[…] j’ai compris que l’homogénéité des rédactions favorise un entre-soi qui contamine les contenus des médias eux-mêmes. […]. Des rédactions dirigées par des hommes entraînent des rédactions composées d’hommes, qui interviewent en priorité des hommes.