Intersexuation : une campagne pour aider les personnes nées entre deux sexes à porter plainte

Le collectif Intersexes et Allié.e.s-OII France lance une campagne sur l’intersexualité afin de briser le tabou qui entoure les personnes nées entre deux sexes.

Il n’est pas rare que des personnes intersexes subissent des violences sociales et médicales pour les « normaliser ». Mais aujourd’hui, les associations brisent le silence et s’organisent afin d’obtenir justice. 

Pour rappel, l’intersexuation désigne la situation sociale des personnes nées avec une ambiguïté sexuelle visible, c’est-à-dire avec des organes génitaux difficiles ou impossibles à définir comme mâles ou femelles (leurs organes sexuels sont souvent atrophiés). On estime qu’environ 1 enfant sur 2 000 est intersexué, bien que les scientifiques ne soient pas d’accord sur les chiffres.

Bien souvent, les personnes nées entre deux sexes doivent subir des mutilations forcées, sans raison de santé valable. Et c’est ce qui est dénoncé aujourd’hui par le collectif Intersexes et Allié.e.s-Oll France. En 2020, peu de personnes osent entamer une procédure judiciaire contre les médecins qui leur ont fait subir des réassignations forcées. Pourtant, elles sont nombreuses. Et si ces individus intersexes ne souhaitent pas dénoncer cette pratique, c’est souvent par honte/pudeur ou tout simplement parce que la démarche est longue et leur demande de se replonger dans des souvenirs bien souvent traumatisants.

Pour offrir un nouveau dispositif d’accompagnement à ces personnes, le collectif a lancé le 26 octobre dernier une campagne intitulée Intersexes : justice, maintenant !  L’objectif ? « Faire connaître aux personnes intersexes leurs droits et leur donner la possibilité de les faire valoir. Il y a des personnes prêtes à porter plainte, mais il faut les trouver ».