Confinement : découvrez la sublime série photos de Adeline Rapon sur les femmes antillaises

Confinement : découvrez la sublime série photos de Adeline Rapon sur les femmes antillaises

Pour de nombreux artistes, le confinement est synonyme de créativité. Exemple avec la photographe Adeline Rapon qui a rendu hommage aux femmes antillaises à travers une magnifique série photos.

Difficile de continuer à vivre sa passion pour la photographie en étant confinée. Pourtant, Adeline Rapon s’est servie de cette situation inédite pour capturer l’instant présent. A travers son objectif, elle réalise des portraits d’Antillaises de la fin du XIXe siècle. Des clichés d’une rare beauté. 

Chaque jour, l’artiste à l’imagination débordante s’est mise en scène de manière poétique et naturelle. Elle rend ainsi hommage aux femmes antillaises dans la plus grande et plus belle simplicité : costume d’époque en référence au XIXe siècle, cheveux crépus détachés ou soigneusement entourés d’un ruban ; à la différence près que comme elle le dit si bien, Adeline Rapon pour sa part “contrôle [son] image, [son] corps [son] humeur. Personne ne [la] force à lâcher ses cheveux … personne n’ouvre [son] corsage de force. personne n’efface [son] nom pour le remplacer par un froid “Mûlatresse de Martinique”. On vous laisse découvrir quelques exemples de cette série de photos à la fois militante et émancipatrice :

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Portrait confinement 15. Premièrement, je voulais absolument faire une photo avec ce truc, sans autre raison que c’est merveilleux. Ensuite, je tiens à vous présenter une femme qui est l’homonyme de ma grand-mère (oui, celle à moitié indienne) : la Mûlatresse Solitude. Née en Guadeloupe d’une mère africaine violée par un marin lors de sa déportation, elle a passé la majorité de sa vie en tant qu’esclave. On sait peu de choses sur elle, malheureusement, mais elle a tout de même traversé les époques par son vécu et ses actions : à la première Abolition de l’esclavage (1794), elle est partie vivre dans une communauté d’anciens esclaves, affranchis ou enfuis, les Marrons. Cette, ou plutôt ces communautés sont d’ailleurs bien plus nombreuses en Guadeloupe qu’en Martinique, notamment grâce aux forêts qui y sont bien plus denses et aux mornes plus nombreux et moins accessibles. Solitude y passe quelques années, jusqu’à ce que Napoléon rétablisse l’esclavage, en 1802. Bien qu'enceinte, elle participe aux soulèvements de la résistance, mais en vain car battue en force et en nombre… Elle sera capturée, et « suppliciée » le lendemain de son accouchement (on ne va tout de même pas gâcher une nouvelle main-d’oeuvre). La dénomination de sa sentence met le doute sur le fait qu’elle ait été exécutée, les théories vont d'ailleurs de bon train. Aujourd’hui, Solitude est devenue le symbole de la résistance des esclaves des Antilles françaises et on peut croiser une statue la représentant aux Abymes, en Guadeloupe. Je me suis inspirée de celle-ci pour ma photo du jour. #fanmfoseries

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