À Nantes, une dizaine d’entrepreneurs, membres de l’association Les Bureaux du Cœur, ont pris une initiative bienveillante : laisser les clés de leurs locaux aux personnes sans domicile fixe.
Entre la vie avant la pandémie et celle d’aujourd’hui, il n’y a que très peu de changement pour les sans-abri. Car malgré la situation sanitaire, le froid hivernal et les mesures de restriction (couvre-feu et confinement), les plus démunis n’ont d’autre choix que de vivre dehors. Alors, pour leur apporter un peu de chaleur et de réconfort, l’association Les Bureaux du Cœur a choisi de mettre ses espaces à disposition quand ils ne sont plus utilisés, comme l’explique Pierre-Yves Loäec, fondateur de l’organisme :
« Partant du constat que nos bureaux sont en partie chauffés le soir et le week-end, qu’ils sont équipés de moyens de cuisine et de sanitaires (WC, lavabos, souvent douche), il est apparu aux dirigeants du Centre des Jeunes Dirigeants (CJD) de Nantes qu’il était simple d’accueillir des personnes en précarité dans leurs locaux une fois que ceux-ci ne sont plus utilisés. »
Afin que la cohabitation se fasse dans les meilleures conditions, des horaires sont néanmoins à respecter. Ainsi, les personnes en situation de précarité doivent quitter les locaux à 8h30 et revenir aux alentours de 17H30-18H. Pour le moment, l’initiative s’adresse principalement à des personnes « en réinsertion », des « étudiants en grande précarité » ou des « femmes en situation d’urgence ».
L’association Les Bureaux du Cœur est déjà parvenue à convaincre une quinzaine de chefs d’entreprises nantais de loger gratuitement une ou plusieurs personnes sans-abri, pour un délai de quelques jours à six mois maximum.
Aujourd’hui, Pierre-Yves Loäec espère faire connaître son offre à un maximum de patrons français. Il lance donc un appel aux dirigeants intéressés, dans tout le département de Loire-Atlantique et partout en France : « On pourrait se dire qu’il suffit de faire un chèque pour aider. Mais on se priverait d’une vraie aventure humaine. Toutes ces rencontres, on ne les aurait pas faites autrement. »