Ultra-positif, moderne et empli de fraîcheur, le court métrage brésilien Bonde de Asaph Luccas se présente comme une ode à la liberté d’être soi-même.
Un récit libérateur
Présenté la semaine dernière à la 42e édition du Festival du Court Métrage de Clermont-Ferrand, Bonde a surpris un public hétérogène par la modernité de son récit. Réalisé par le cinéaste brésilien Asaph Luccas, le film met en lumière le portrait de trois amies noires de la favela de Heliópolis qui décident de passer leur soirée au cœur de la scène LGBTQI+. Tout au long de leur virée nocturne, elles vont s’affranchir du regard des autres et oser fièrement s’affirmer sans craindre d’être jugées.
Bouleverser les moeurs
Véritable ode à la liberté d’être soi-même, Bonde est un film inclusive qui revendique fièrement ses valeurs. Il célèbre haut et fort la communauté LGBTQI+ et ose sortir le public de sa zone de confort. Car dans la grande salle de la Maison de la Culture à Clermont-Ferrand, les réactions s’enchaînent, se confrontent et témoignent du cruel manque d’ouverture d’esprit de la part des spectateurs. D’un côté, il y a ceux qui sont heureux de voir (enfin) sur le grand écran la communauté LGBTQI+ représentée et de l’autre, on retrouve un public fermé, aux valeurs archaïques et totalement intimidé par le film : « c’était bizarre », « beaucoup trop vulgaire » ou encore « le monde du cinéma est spécial quand même ». Mais quelles que soient les remarques, qu’elles soient positives ou négatives, Bonde a gagné le plus beau des paris : celui d’être vu.
Une oeuvre singulière et nécessaire
Totalement innovante, cette réalisation bouleverse les codes cinématographiques grâce à un visuel inhabituel et pour le moins culotté : une palette de couleurs pétante ; des décors claquants ; une juxtaposition de séquences les unes sur les autres ; une bande-son électro et entraînante… Bref, l’atmosphère est bel et bien teintée de fraîcheur. La photographie est donc à l’image du discours célébré tout au long de ce film. Les propos tenus par les trois amies sont à la fois drôles, positifs, libres et émancipateurs. Ils appellent à la tolérance humaine et à l’importance de lutter contre les préjugés et stéréotypes souvent collés à la communauté LGBTQI+.
Bonde est un court métrage qui brise les tabous et apparaît comme étant totalement en phase avec son époque. Il libère la parole sur des sujets actuels et importants comme l’homophobie ainsi que les actes transphobes. Il s’agit d’un hymne à la liberté d’être soi-même, d’apprendre à s’accepter tel qu’on est et d’intégrer que dans la vie, aucune normalité n’existe.