Mardi 17 novembre dernier, la Fédération Nationale de Solidarité Femmes et 21 autres signataires expriment leur inquiétude dans un communiqué qui conteste le projet du gouvernement attendu avant la fin de l’année : le lancement d’une procédure de marché public pour la ligne d’écoute du 3919.
Créée en 1992 par la présidente de la Fédération, Dominique Guillien-Isenmann, cette ligne d’écoute a pour but d’aider les femmes victimes de violences conjugales. Ce numéro national fonctionne grâce à une subvention de l’État (80% du budget) et aux dons (20%). Sauf que depuis peu, le gouvernement veut faire une mise en concurrence pour désigner la structure qui va continuer à organiser ce service, et ce dès juin ou juillet 2021. Cette décision est problématique, surtout pour les futures appelantes.
Dans une logique de rentabilité et de faire plus rapide pour moins cher, comment garantir l’aide apportée par le prochain opérateur ? Depuis début janvier il y a eu pas moins de 100 000 appels, dont 50 000 durant le premier confinement, où il y a eu une hausse de 20% des appels en comparaison de l’année précédente. La Fédération Nationale de Solidarité Femmes, portée par un réseau de 73 associations de terrain, réparties sur l’ensemble du territoire, a une connaissance solide des structures de proximité, et une expertise incontestable quant aux mécanismes patriarcaux qui se jouent dans les violences. Si un autre opérateur s’empare du marché, dans un objectif de rentabilité, les appels risquent d’être plus courts, minutés, avec des conseils moins pertinents dû au manque de formation des écoutant·es. Et même si la FNSF est choisie, cela signifie que : « nous serions prestataires directes de l’État, ce que nous ne sommes pas actuellement, nous sommes indépendantes » précise la présidente de la fédération. Pour une aide 24h/24h il ne faut pas une mise en concurrence, mais une subvention complémentaire de la part de l’État.