« L’obscénité est dans vos yeux ». Voilà ce que scandaient une dizaine de Femen hier, dimanche 13 septembre, dans le Musée d’Orsay. Seins nus, poings levés, ces activistes féministes avaient différents messages peints sur leurs torses pour protester contre l’hypersexualisation dont a fait preuve le musée d’Orsay face à une jeune femme, mardi 8 septembre.
En effet, Jeanne, étudiante en littérature, s’est vue refuser l’entrée au musée à cause de « ça », comme le nomment les agent·es de l’accueil. « Ça », on le regarde avec insistance, sans le nommer, avec embarras. « Ça » c’est son décolleté. Dans une lettre ouverte qu’elle écrit après cet événement, elle dit :
« […] j’ai honte, j’ai l’impression que tout le monde regarde mes seins, je ne suis plus que mes seins, je ne suis qu’une femme qu’ils sexualisent. »
On la laisse entrer, seulement lorsqu’elle enfile sa veste. Sa personne se réduit à son décolleté, summum de l’hypersexualisation de notre société. Sauf que tout cela semble bien ironique, car une fois à l’intérieur du musée, les femmes nues abondent. Sur les tableaux, en sculpture ou en peinture, ici bizarrement il n’y a pas de décolleté qui dérange. Mais le corps montré semble contrôlé et suit un même stéréotype : mince, avec une petite poitrine, tout en contenance et en formes longilignes.
Mais le Musée d’Orsay n’est pas le seul à hypersexualiser les femmes. Depuis la rentrée, plusieurs collèges et lycées ont fait des remarques sur les crop top portées par des collégiennes et lycéennes. C’est pour cela qu’aujourd’hui c’est le #lundi14septembre, mouvement lancé sur Tiktok. Aujourd’hui, il faut s’habiller avec des tenues jugées « provocantes » aux yeux de l’administration, et plus largement, aux yeux de la société. Ce hasthag et ce mouvement ont pour but de montrer que les tenues ne sont pas le problème, mais bien le regard porté dessus. On continue de faire culpabiliser les femmes quand il est temps que les hommes s’éduquent.