Le #BlackOutTuesday était l’étape 1, maintenant passons à l’étape 2 !

Merci. Merci à tous pour vos posts noirs du #BlackOutTuesday. Il se passe définitivement quelque chose. Quelque chose d’un peu plus grand que les autres fois, à tel point que des personnes qui d’habitude ne se sentent pas concernées par cette cause ont répondu à l’appel. Est-ce que la mort de George Floyd aura réussi à être la vraie goutte de trop ? Est-ce la situation de pandémie que nous vivons qui nous permet de prendre du recul et de comprendre dans quel monde nous voulons vivre ou ne pas vivre ? Difficile de savoir. Toujours est-il que la flamme brûle et ne semble pas vouloir s’éteindre malgré le vent de répression qui souffle.

Alors maintenant que l’on a tous posté son carré noir sur Instagram, qu’est-ce qu’on fait ? Tout le monde l’a vu dans nos feeds. Tout le monde sait que tu sais, que tu as pris conscience de ce qui se passe. Impossible de remettre les oeillères. Plus maintenant. Alors il faut passer à l’étape 2. Il faut déconstruire pour reconstruire. Comment ? En s’éduquant. En comprenant que le racisme et plus généralement les discriminations sont systémiques et institutionnalisées. En comprenant qu’ils sont le fruit d’une histoire de domination de l’homme blanc occidental qui a bâti une société à son image : blanche patriarcale. En comprenant que ce n’est donc pas juste traiter quelqu’un de “sale noir.e” mais que c’est beaucoup plus insidieux car cela se manifeste sous bien des formes dont certains n’ont même pas idée.

Cela se manifeste quand j’écoute les infos et que je prie pour que le nouvel ennemi public ne soit pas noir.

Cela se manifeste quand je reçois des messages Tinder de matchs qui n’ont “jamais couché avec une Noire et rêverait de savoir ce que ça fait”.

Cela se manifeste quand je vois passer les pubs de Rouje ou Sezanne qui ont construit une image de la parisienne comme blanche aux cheveux lisses.

Cela se manifeste quand un collègue revient de vacances et qu’un autre rigole en disant qu’il est plus bronzé que moi.

Cela se manifeste quand je suis dans le métro et que je râle intérieurement parce qu’un Noir parle très fort au téléphone et que j’ai peur d’être assimilée.

C’est une charge mentale incroyable, mais que l’on a pourtant intériorisée et acceptée, sous peine d’être accusé de victimisation.

Alors maintenant que tu sais, il faut déconstruire pour reconstruire. S’éduquer pour comprendre et intégrer de nouvelles notions. S’interroger sur ses propres comportements et avoir la force de les reconnaître pour les corriger.

Et ce qui est génial, c’est qu’une fois qu’on l’a fait pour un type de discrimination, ça vient naturellement pour les autres (la misogynie, l’homophobie, la transphobie etc….) et comme elles sont interconnectées (on parle d’intersectionnalité), beaucoup de chose deviennent limpides.

Beaucoup aiment à penser que la crise sanitaire que nous vivons est l’occasion d’avoir une seconde chance, de repenser le monde d’avant pour en faire un juste monde d’après, un monde inclusif, durable et équitable. Utopique ? A nous de voir.

,Beweird a été créé dans l‘optique de donner une place à la différence et donc de participer à ces combats par la pédagogie et l’optimisme. Aujourd’hui plus que jamais, éduquons-nous.

Pour s’éduquer : 

  • Documentaires :
    • Ouvrir la voix d’Amandine Gay (à voir absolument !)
    • Stay Woke : The Black Lives Matter Movement
    • Le 13ème
  • Podcasts :
    • Kiffe ta Race de Grace Ly et Rokhaya Diallo 
    • Le Tchip
  • Livres : 
    • Le racisme est un problème de blanc, Reni Eddo Lodge
    • Une colère noire, Ta-Nehesi Coates
    • Noire n’est pas mon métier
  • Séries télé :
    • Insecure
    • Dear White People – saison 1
  • Comptes à suivre :
    • @placedesclichés sur instagram
    • @femmesnoiresvs_datingapps sur instagram
    • @rokhayadiallo sur Twitter