Crédit photo : Renaud Konopnicki
Le 22 octobre dernier, lors d’une conférence de presse, la Ministre de la Culture Roselyn Bachelot s’était exprimée sur le secteur culturel et les aides qu’il recevrait. Mais force est de constater que cette aide ne devrait pas concerner l’industrie des musiques électroniques. Un mal que Laurent Garnier entend faire entendre.
Sur son site internet, le DJ et producteur Laurent Garnier a publié aujourd’hui une lettre ouverte à la Ministre de la Culture pour lui faire part de ses craintes quant à la survie du monde des musiques électroniques, mais aussi de sa déception quant au fait qu’elles soient toujours reléguées au rang de sous-cultures. Qui de mieux que le Papa de la techno tricolore, Officier des Arts et des Lettres, Chevalier de la Légion d’Honneur, qui plus est et comme il s’amuse à le rappeler, pour défendre les droits de la nuit et de la culture électronique ?
Dans sa lettre, il évoque d’abord sa surprise quant au fait que les clubs et les DJs ainsi que tous les métiers qui gravitent autour ne soient pas inclus dans l’ensemble “spectacle vivant”. Pourtant rappelle-t-il, “ comme les théâtres, les cinémas et les salles de spectacles, les clubs emploient (…) la même pléiade de personnels divers que dans le reste du paysage culturel. Que ce soit au bar, en salle, à la caisse, au vestiaire, au ménage, mais aussi les régisseurs, la sécurité, les intermittents, les CJ, les promoteurs, les bookeurs, labels, graphistes, imprimeurs…”
Il déplore au passage que les annonces faites quant aux aides prévues pour la culture présente de gros déséquilibres désavantageant la province, les cultures émergentes et les indépendants. Mais surtout, il dénonce l’injustice que subit le monde de la nuit qui, contrairement aux cinémas, aux restaurants, aux opéras et aux salles de spectacles n’ont pas pu rouvrir une seule fois depuis mars. Et pourtant, ce sont ces mêmes clubs qui ne recevront que peu ou pas d’aide de l’Etat : “une chose est certaine : une fois encore, et ce maintenant depuis de trop longs mois, l’espace culturel de la nuit a lui été totalement ignoré. Le manque flagrant de considération, l’ignorance de votre ministère envers le secteur de la nuit et des clubs est clairement interprété par beaucoup d’entre nous comme une forme de mépris incompréhensible”.
Une prise de parole nécessaire dans un contexte toujours plus défavorable au monde de la nuit et de la musique électronique.