L’Argentine légalise (enfin) l’avortement

C’est une nouvelle historique. Ce mercredi 30 décembre, le Congrès argentin a adopté la loi légalisant l’avortement. Une décision importante pour ce pays catholique qui, depuis des années, a dû faire face à de nombreux débats sur la question. 

Jusqu’à maintenant, l’interruption volontaire de grossesse (IVG) n’était permise qu’en cas de viol ou de danger pour la vie de la mère, en vertu d’une loi de 1921. Mais désormais, les femmes  pourront se faire avorter en toute liberté, et ce, jusqu’à 14 semaines de grossesse. Ce texte crucial a été adopté avec 38 voix pour, 29 contre et une abstention.

Avec l’adoption de cette loi historique, l’Argentine rejoint Cuba, l’Uruguay, le Guyana, la province de Mexico et l’État mexicain d’Oaxaca, autrement dit, les seuls territoires à autoriser l’IVG sans conditions en Amérique latine. Cette annonce a suscité une immense joie chez les femmes, et notamment chez les militantes pro-avortement, comme en témoignent ces images :

À l’issue du vote, des citoyens et citoyennes ont manifesté leur joie devant le Sénat, comme Sandra Lujan, une psychologue de 41 ans :

« Après tant de tentatives et des années de lutte qui ont fait couler du sang et nous ont coûté des vies, aujourd’hui nous avons enfin fait l’Histoire. Aujourd’hui, nous laissons un monde meilleur pour nos enfants »

Pour rappel, en Argentine, entre 370 000 et 520 000 femmes avortent clandestinement, et 38 000 d’entre elles sont hospitalisées pour complications lors de ces opérations.