Le 5 Janvier dernier s’est tenue la soirée des Golden Globes, durant laquelle le réalisateur coréen Bong Joon-ho a remporté le prix du meilleur film étranger pour Parasite.
Durant son discours, le cinéaste a encouragé le public américain à aller voir plus de films en langue étrangère : « Une fois franchie la minuscule barrière des sous-titres, vous découvrirez tellement de films merveilleux ! »
Il est vrai que les distributeurs américains sont, depuis longtemps, très frileux à l’idée d’acquérir des films non-anglophones, considérant qu’ils ne seraient pas rentables. C’est pourquoi Hollywood a souvent préféré créer des remakes de films étrangers à succès, considérant que seules des versions « américanisées » avaient le potentiel d’attirer un public. Ainsi, les films français Intouchables, LOL, Taxi, Le dîner de cons et bien d’autres, ont eu le droit à leur remake américain.
Il est faux de dire qu’une adaptation sera forcément mauvaise, mais on peut légitimement considérer la démarche comme artistiquement pauvre, puisqu’elle a pour conséquence de tuer l’unicité d’une œuvre pour la rendre plus monnayable.
N’oublions pas par ailleurs, que les français ne sont pas toujours des modèles de curiosité dans le domaine, puisque l’immense majorité des films vus en salle sont français ou états-uniens (la part de marché des films non-français et non-américains était de 9,8% seulement en 2019). Il y a donc, chez nous aussi, un travail d’ouverture à faire si l’on souhaite découvrir toujours plus de « films merveilleux ».
Finalement, comme le conclut très joliment Bong Joon-ho, « [les réalisateurs de tous horizons] partagent un langage commun : celui du cinéma ».
Crédit photo : Paul Drinkwater/NBC