Le conservateur kanak a été nommé à la tête du Musée du Quai Branly-Jacques Chirac par le Président de la République en conseil des ministres le mercredi 27 mai.
Jamais encore une personne d’origine kanak n’avait eu à présider un si grand musée en France métropolitaine. Le symbole est fort comme le remarque Annick Girardin, ministre des Outre-mer, dans un tweet de félicitations.
Spécialiste reconnu des cultures océaniques, et notamment autochtones, Emmanuel Kasarhérou a dirigé le Musée de Nouvelle-Calédonie (à partir de 1985) ainsi que le Centre culturel Tjibaou (à partir de 2006), avec comme ambition la promotion de la culture kanak. En 2013, il avait organisé la sublime exposition « Kanak, l’art est une parole » au Musée du Quai Branly. L’année suivante, il devenait adjoint au directeur du patrimoine et des collections du Musée, consacré rappelons-le aux arts et civilisations d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques.
Si le symbole est fort, le projet du nouveau président l’est tout autant : renforcement de l’étude de l’histoire des collections, renouvellement des publics avec un appel aux artistes contemporains, coopération avec les pays d’origine des collections pour les faire circuler… Voilà un projet ouvert et ambitieux, inscrit dans la droite ligne du « dialogue des cultures », prôné par le Musée, qui avait jusqu’alors été dirigé pendant 20 ans par Stéphane Martin, dont le bilan a été unanimement salué.