Pour donner un second souffle plus vert au quartier bitumé de Bordeaux-Sud, la mairie va implanter une micro-forêt de 240 mètres carrés. Une initiative écologique pour apporter un peu de verdure à la belle endormie.
L’année 2021 démarrera fort pour la ville de Bordeaux et pour cause, les travaux de création de cet espace de verdure débuteront dès le mois de janvier prochain. Mais concrètement, à quoi faut-il s’attendre ? Le bitume, prédominant dans ce quartier, sera raclé sur une superficie de 240 mètres carrés afin d’y planter plusieurs végétaux : de l’herbe, des plantes ainsi que des arbres. L’objectif ? Nourrir, rafraîchir et apporter un élan de convivialité à cette zone urbaine.
Pierre Hurmic, maire de Bordeaux et homme politique issu du mouvement « Europe Écologie Les Verts », se dit très fier de cette décision. Selon lui, des espaces verts au cœur d’une métropole sont essentiels pour le bien-être des habitants.
Quels avantages offrent une micro-forêt ?
Ces micro-forêts inspirées de la philosophie de Miyawaki, sont en effet primordiales dans une ville, et ce, pour diverses raisons. La première, c’est la conséquence positive sur le climat. Les micro-forêts sont des climatiseurs naturels, comme l’expliquent les techniciens municipaux de Bordeaux : « Dès 100m² de parc, la température baisse de 1 degré dans un rayon de 100 mètres. » Cette méthode de plantation très dense, sur une même surface restreinte, permet aux arbres de pousser en plus grand nombre et plus vite. Un avantage crucial pour refroidir les villes et faire face aux épisodes caniculaires, toujours plus nombreux.
Deuxièmement, en plus de rafraîchir l’air, les arbres ont l’avantage de capter du CO2 et de lutter ainsi contre la pollution atmosphérique, mais également la pollution sonore, puisque la végétation étouffe une bonne partie des nuisances sonores. Des espaces de verdure plus denses, plus riches en biodiversité et stockant plus de dioxyde de carbone qu’une forêt traditionnelle.
Troisièmement, il a été prouvé que les micro-forêts diminuent fortement les risques de catastrophes naturelles, telles que les inondations et permettent également le maintien des sols contre les glissements de terrains. Exemple avec le tsunami qui a ravagé le Japon en 2011. Les villes bordées de forêts ont beaucoup mieux résisté à la vague, grâce aux arbres qui ont fait barrière.
Enfin, les micro-forêts urbaines sont des espaces de convivialité où les habitants peuvent se détendre, faire des rencontres, des jeux en plein air ou tout simplement contempler la nature.
Plusieurs grandes villes se mettent au vert
De nombreuses autres agglomérations ont fait ce choix écologique. Parmi elles, il y a Toulouse. En mars dernier, la mairie a implanté 1 200 arbres sur un terrain de 400 mètres carrés en plein cœur de celle qu’on surnomme la ville Rose. De son côté, Lyon va accueillir entre 4 500 et 6 000 arbres dans le quartier de la Duchère (IXe arrondissement).
De plus, à Paris, il ne s’agit pas d’implanter une micro-forêt sur une zone précise, mais plutôt de végétaliser toute la capitale. En effet, la mairie va bientôt supprimer 50 % des places de stationnement, soit un total de 70 000 sur 140 000. L’objectif ? Transformer ces espaces bitumés de 10 m2 en de petits carrés verdoyants. Pour remplacer ces places de parking, la ville de Paris souhaite impliquer les Parisiens afin qu’ils décident quelles installations ils veulent voir fleurir en bas de chez eux.